Participation du directeur général de l'office central de répression de la corruption Mr. Mokhtar LAKHDARI, aux travaux de la 8ème session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.

La huitième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption s'est tenue à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) du 16 au 20 décembre 2019. l'Algérie a participé à cet événement avec une délégation dirigée par Mme MEBARKI Fouzia Ambassadeur, Cheffe de la mission permanente de l'Algérie auprès des nations unies à Vienne.

La session a été ouverte en présence du vice-gouverneur de Dubaï et ministre des Finances des Émirats arabes unis, du président de la cour des comptes des Émirats arabes unis et du directeur exécutif de l'office des nations unies contre la drogue et le crime.

Ont participé à la session, des représentants de 158 pays et plusieurs organisations internationales et régionales, des organisations non gouvernementales, ainsi qu'un certain nombre d'institutions et d'organes spécialisés relevant de l'organisation des nations unies en plus du fonds monétaire international et de la banque mondiale.

Au cours de la séance d'ouverture, le directeur exécutif a lu le message du secrétaire général de l'organisation des nations unies à la conférence soulignant que la corruption n'aurait pas été généralisée dans le monde sans les failles du système financier mondial, qui permettent le transfert des fonds illicites entre les pays et masquent leur origine criminelle. Il a aussi appelé les États parties à la convention à prendre des décisions cruciales dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent en prévision de la session extraordinaire de l'assemblée générale des nations unies qui se tiendra en 2021 et qui sera consacrée à la lutte contre la corruption.

Lors de la séance plénière, à l'instar des représentants des délégations participantes ayant intervenu, la délégation algérienne qui a renouvelé l'engagement de l'Algérie aux principes de la convention et aux résultats et recommandations des rapports d'examen, a affirmé que la volonté politique de lutter contre la corruption était, aujourd'hui, plus forte que jamais, dès lors qu'elle répond à une revendication populaire et s'inscrit parmi les priorités du programme du président de la République, nouvellement élu, M. Abdelmadjid TEBBOUNE.

Les membres de la délégation algérienne ont participé aux différentes réunions et activités organisées au cours de la session et intervenus lors des séances consacrées à la prévention de la corruption, ainsi que lors de la réunion du groupe de travail sur le recouvrement d'avoirs, pour souligner la nécessité de la coopération internationale et l'importance de l'échange d'informations entre les organes chargés de la lutte contre la corruption et les services de détection et de répression afin de prendre des mesures conservatoires à l'égard des fonds spoliés et transférés à l'étranger et faciliter les procédures de leur récupération.

Cette session a été marquée par l'organisation d'une séance d'information,  le 19 décembre 2019,  par la délégation algérienne, au cours de laquelle une vidéo a été projetée sur les mécanismes de la lutte contre la corruption en Algérie et le rôle de l'office central de répression de la corruption suivie d'une présentation du directeur général de l'office sur la conjoncture actuelle et sur l'expérience tirée des affaires traitées, soulignant ainsi le caractère transnational des grandes affaires de corruption et l’importance de la coopération internationale pour faire face aux défis juridiques et pratiques actuels, notamment en ce qui concerne le recouvrement d’avoirs.

Un exposé a été également présenté par la représentante de l'organe national pour la prévention et la lutte contre la corruption et le représentant régional du programme des nations unies pour le développement,  sur les travaux accomplis  avec le bureau des nations unies pour le développement, aux fins d'élaboration  d'une politique nationale globale dans le domaine de prévention de la corruption.

La session consacrée à l'Algérie a suscité l'intérêt des délégations participantes et des organismes internationaux, dont des responsables de l'initiative STAR (initiative conjointe entre la banque mondiale et l'office des nations unies contre la drogue et le crime ONUDC), qui ont exprimé leur volonté d'accompagner l'Algérie dans ses efforts pour récupérer les avoirs de la corruption transférés à l'étranger.

En marge de la session, le directeur général de l'office central de répression de la corruption, a eu des entretiens avec des responsables d'organismes homologues dans de nombreux pays, suivis d'une séance de travail avec le représentant de l'office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour débattre des différentes formes de coopération, d'où un accord de principe a été retenu pour étudier les propositions de coopération qui seront présentées aux autorités algériennes par le bureau suscité.

 La conférence a validé au cours de cette session, un certain nombre de décisions visant à consacrer les meilleures pratiques et à faciliter la mise en œuvre des dispositions de la convention en ce qui concerne: le recouvrement d'avoirs, le renforcement de la probité dans le secteur public, la lutte contre la corruption dans le domaine sportif et la prévention des impacts de la corruption sur l'environnement (le texte définitif des décisions n'est pas  encore disponible sur le site Web de l'ONUDC en raison des modifications qui y ont été apportées avant son approbation lors de la séance de clôture)

L'Algérie, avec l'Angola, la Chine, l'Égypte, l'Indonésie, le Kazakhstan, le Kenya, le Pakistan, l'Afrique du Sud, la Palestine, le Soudan et la Tunisie, a coparrainé la proposition du Nigéria pour une résolution sur le renforcement des mécanismes de recouvrement d'avoirs pour soutenir le programme de développement durable à l'horizon 2030.

La conférence s'est conclue par l'approbation de la déclaration d'Abou Dhabi, qui compte 12 points, dont le plus remarquable concerne  l'importance du rôle des organes de contrôle et la coopération entre elles et les agences en charge de la lutte contre la corruption. La déclaration a en outre  mis l'accent sur le rôle de la société civile dans la mise en œuvre des politiques de prévention et de lutte contre la corruption.