Discours du directeur général de l'office central de répression de la corruption M. Mokhtar  LAKHDARI lors des travaux de la troisième session préparatoire de l'assemblée générale des Nations Unies consacrée à la lutte contre la corruption

Monsieur le Président,

Je joins  ma voix à celles des intervenants qui m'ont précédé pour vous féliciter d'avoir présidé les travaux de cette réunion, j'adresse mes remerciements également au secrétariat et aux techniciens qui ont fourni  les moyens et réuni les conditions nécessaires pour nous permettre d'assister à cette session qui se tient dans des circonstances exceptionnelles, que nous espérons voir disparaitre.

La session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à la lutte contre la corruption, prévue pour le mois de juin prochain, représente un rendez vous important pour l’évaluation de notre parcours au cours des quinze dernières années.

Depuis la ratification de la Convention, notre perception du phénomène de la corruption a changé, que ce soit au niveau international ou national. La prise de conscience des dangers de la corruption s'est accrue et les efforts déployés pour lutter contre ce fléau, sont mieux encadrés, aussi bien en termes de prévention que de répression.

Il ne fait aucun doute que la Convention a conduit à une convergence des systèmes juridiques. Elle est devenue le cadre de référence pour l'élaboration des législations et la mise en place des stratégies nationales de lutte.

Si  aujourd'hui tous les États affirment leur engagement ferme  pour l'application des dispositions de la Convention, la mise en œuvre effective de celles-ci se heurte toujours  à des obstacles de fond qui ont été révélés à travers les conclusions préliminaires du mécanisme d'examen.
 
Monsieur le Président,    

Nonobstant ce qui semble être un blocage dans le processus de mise en œuvre de la convention, les résultats obtenus au cours des quinze dernières années sont très remarquables. Car ce qui compte le plus, c'est surtout cette possibilité  qui nous est offerte de pouvoir travailler ensemble et mener des actions conjointes dans un climat de confiance mutuelle. Les États parties ont réussi à surmonter les appréhensions et les réticences qui prévalaient avant le lancement du mécanisme d’examen, ce qui a conduit à l’implication de tous les Etats dans cet effort marqué par l'impartialité, la transparence et l’objectivité.

Permettez moi d'insister sur le mécanisme d'examen et des termes de référence qui, de mon point de vue, constituent une solution novatrice et ingénieuse qui nous a permis de surmonter nos différences et trouver un outil opérationnel pour atteindre nos objectifs dont notamment le renforcement de la coopération internationale et l'assistance technique pour les Etats qui en ont besoin afin d'assurer l'application effective de la Convention.

La question n'est pas, comme énoncée par  l'un des intervenants, d'opposer une proposition à une autre  mais, Il s'agit plutôt de rechercher des formules qui tiennent compte des difficultés tirées des expériences antérieures et de trouver des solutions appropriées pour maintenir la dynamique actuelle et établir des passerelles entre les efforts déployés dans les domaines liés à la lutte contre la corruption, et plus particulièrement ceux engagés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la criminalité organisée de manière générale.

Monsieur le Président,

 Il est à rappeler que l'élaboration de la convention des nations unies contre la corruption est intervenue dans le sillage des négociations portant sur la convention des nations unies contre la criminalité transnationale organisée. En effet, c'est en raison de la spécificité de la corruption et à cause des problèmes liés à la question de la récupération des avoirs (produit de la corruption), que cet instrument juridique a vu le jour et qu'un chapitre entier a été consacré au recouvrement d'avoirs qui demeure l'un des défis majeurs auxquels nous sommes toujours confrontés.

La mise en œuvre effective des dispositions relatives au recouvrement d'avoirs, est un véritable test pour notre capacité à travailler ensemble afin de joindre les efforts déployés dans la lutte contre la corruption aux actions menées en matière  de développement durable.

                                          Je vous remercie de votre aimable attention.